auteur jilali chabih
Jalonné d’écueils et de soucis depuis son enfance au Maroc, le parcours de vie de Jilali Chabih a été très mouvementé mais aussi d’une grande richesse. Parti de rien, il a tout construit lui-même ; de ce fait, son récit autobiographique - en dépit de toutes ces traverses - retrace, dans leur cadre, l’itinéraire agité et l’impact du milieu, d’un fils de paysan pauvre du bled jusqu’à la chaire universitaire. Il souligne par ailleurs, avec sincérité, les nombreuses étapes douloureuses de sa vie, en associant fidèlement narration, aspects sociologiques et témoignages historiques inédits, décrivant ainsi, un Maroc authentique, peu ou mal connu. Ce témoignage est porteur d’espoir par l’exemple positif qu’il véhicule.
Jalonné d’écueils et de soucis depuis son enfance au Maroc, le parcours de vie de Jilali Chabih a été très mouvementé mais aussi d’une grande richesse. Parti de rien, il a tout construit lui-même ; de ce fait, son récit autobiographique - en dépit de toutes ces traverses - retrace, dans leur cadre, l’itinéraire agité et l’impact du milieu, d’un fils de paysan pauvre du bled jusqu’à la chaire universitaire. Il souligne par ailleurs, avec sincérité, les nombreuses étapes douloureuses de sa vie, en associant fidèlement narration, aspects sociologiques et témoignages historiques inédits, décrivant ainsi, un Maroc authentique, peu ou mal connu. Ce témoignage est porteur d’espoir par l’exemple positif qu’il véhicule.
Illustration de couverture : © Thinkstock
/ J. Allain
Originaire d’Ouled Jemaa, aux environs de Fès, d’une famille très
modeste, Jilali Chabih découvre, en octobre 1961, à l’âge de six ans environ, un monde nouveau en découvrant l’école, école à laquelle il s’attache indéfectiblement. Il
fait toutes ses études primaires, secondaires
et universitaires, bon an mal an, dans la
même ville, surmontant
toutes les difficultés. Il part à l’aventure pour Paris, en 1984, préparer son doctorat,
sans bourse, sans
aucune aide de l’Etat, armé de sa seule volonté et de sa persévérance. Il obtient son doctorat en droit à Paris 2, réussissant à
concilier études
et travail,
et
revient, en
1994,
enseigner à Marrakech, pour servir son pays. Il se heurte au refus de reconnaître
l’équivalence de diplômes, et est alors contraint de mener parallèlement études et enseignement en un
travail de longue haleine. Il passe en 2000 une Habilitation
à Diriger les Recherches, à Paris, qui n’a pas été reconnue non
plus, puis en 2004, un doctorat
d’État à
Marrakech.
…EXTRAIT
DU PROLOGUE…
Je n’ai pas eu l’intention d’écrire mon autobiographie, ce «récit
rétrospectif»
de ma «propre existence», en m
ettant l’accent sur l’histoire de
ma vie, juste pour une simple généalogie, une satisfaction personnelle ou des épanchements narcissiques : «si ce
que tu as à dire,
dit le précepte zen, n’est pas plus beau que le silence, tais- toi» ; d’autres éléments,
en revanche, beaucoup plus importants
à mes yeux justifient cette démarche. Même si naturellement
une
telle décision participe aussi de ce sentiment, ne serait-ce
que pour porter un regard
d’adulte sur l’enfant que j’étais, une réflexion approfondie sur la genèse de cette individualité
; me
débarrasser aussi et surtout d’une certaine manière, d’un fardeau terrible qui me semble
peser depuis longtemps sur mes épaules afin de pouvoir me libérer en l’extériorisant et aller de l’avant. C’est aussi une façon d’exorciser ce
traumatisme, de
le transformer, de
le transcender, et
de
pouvoir
continuer, plus ou moins, à vivre normalement, même si la blessure de l’âme
est toujours présente, chevillée au corps. J’ai aussi écrit ces
mémoires parce que j’estime
qu’au-delà de ma propre histoire, de ma propre expérience, qui pourtant demeure un cas très représentatif d’une grande majorité de familles marocaines, il y a
eu, hélas, de
nombreux faits et rebondissements dans
ma vie et bien des choses dans mon milieu qui, je le crois très sincèrement, et
sans aucune présomption, rappellent une parcelle, un fragment, de l’histoire du Maroc et ravivent les
douleurs, donc valent la peine d’être relatés. Une petite histoire qui en évoque une grande ; des récits et
péripéties
qui rouvrent les blessures, rappellent les souffrances, et qu’il ne faut jamais oublier ! C’est aussi le fait de porter un témoignage sur
une époque qui s’éloigne lentement, irrémédiablement, et de faire connaître
un mode de vie qui, même
s’il persiste
encore par endroits
plus ou moins étendus où la pauvreté et l’injustice sont une constante, est en passe tout de même de disparaître progressivement ; et cela grâce à cette force accélératrice que sont
le chevauchement du
temps, le cheminement du
progrès (transports, électricité,
télévision, communications et
nouvelles technologies) et surtout une conscience aiguë de la population, et de cette jeunesse en particulier, qui entend troubler cet ordonnancement archaïque, et qui gagne peu à peu du terrain et même plus vite qu’on le pensait. De
plus, il s’agit d’un moment charnière de
l’histoire du
Maroc : les débuts de l’indépendance, moment où le pays se trouvait entre deux époques, c’est-à-dire finalement entre
deux
mondes : traditionnel
et moderne.
Les a-t-il conciliés, assimilés ou dépassés ?
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