février 18, 2016

Jardin Majorell

Histoire

Jacques Majorelle dans son jardin, circa 1940.

Jacques Majorelle disait : « Le peintre a lamodestie de tenir cet enclos de verdures fleuries pour sa plus belle œuvre ». Il en parle comme « …des vastes splendeurs dont j’orchestre l’harmonie […]. Ce jardin est une tâche terrible, à laquelle je me donne tout entier. Il me prendra mes dernières années et je tomberai épuisé, sous ses branches après lui avoir donné tout mon amour. »

La célébrité du jardin créé par Jacques Majorelle dans sa propriété acquise en 1923 en bordure de la palmeraie de Marrakech accompagnera, voire dépassera, celle de ses œuvres peintes.

Terrasse de l'atelier

Au fur et à mesure de ses voyages, l’artiste s’est fait jardinier pour rapporter des quatre coins du monde, ou échanger avec de lointains correspondants aussi passionnés de botanique que lui des centaines de variétés rares d’arbres et de plantes : cactées, palmiers, bambous, cocotiers, thuyas, saules, caroubiers, jasmins, agaves, nymphéas, daturas, cyprès, bougainvilliers, fougères arborescentes…, sont disposés, au gré d’une composition picturale du peintre ou même de l’architecte cette fois, autour d’un long bassin central et d’un méandre d’allées irrégulières aux murets courbes et peints, entre ombre et lumière.

La couleur introduite par Jacques Majorelle en 1937 dans son jardin, sur les murs de son atelier d’abord, puis dans tout son domaine, en fait encore plus une véritable et fascinante œuvre d’art. Sont aussi coloriés avec audace et génie les portails, les pergolas, les jarres de céramique et les divers bâtiments, de vifs tons primaires où domine ce qui deviendra le « bleu Majorelle », ce bleu outre-mer, cobalt, « qui rappelle l’Afrique » ; fort, profond, intense, il fait ressortir et chanter les verts des feuillages.

Vue aérienne de l'atelier

Ces images lumineuses sont accompagnées d’un univers sonore enchanteur et apaisant qui contraste avec la rumeur du dehors : subtil pépiement des mille et un oiseaux qui s’y sont installés, bulbuls ou rossignols d’Orient, tourterelles turques …, doux murmure des fontaines et des chemins d’eau, bruissement des feuilles dans la plus légère brise, coassements de grenouilles à la tombée du jour…

A partir de 1947, le jardin Majorelle est ouvert au public, alors que sa magnificence est déjà connue et vantée depuis plusieurs années. À la fin de sa vie, après avoir dû le morceler à plusieurs reprises, Jacques Majorelle devra vendre ce qui lui en reste. Le jardin, laissé à l’abandon, tombe en 
décrépitude.

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