mars 13, 2016

amazigh journaliste Aziza Nait Sibaha Et sa relation avec les médias et Maroc


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INTERVIEW – Elle est l'une des journalistes amazigh les plus en vue de la chaîne d’information en continu France 24
. Alors qu'elle avait devant elle une carrière d’ingénieur, Aziza Nait Sibaha a tout laissé tomber pour devenir journaliste.
Ses premiers pas dans le métier, elle les a fait dans le magazine pour jeunes Kifach!avant d’intégrer la rédaction du quotidien Le Matin. Séduite par le monde des médias, elle s’envole à Paris pour poursuivre ses études en sociologie des médias avant d’intégrer Sciences-Po où elle est admise en école de journalisme.
Après quelques expériences à l’étranger, à Radio Canada ou encore au Parlement africain de la jeunesse au Kenya, elle intègre, à sa création, la chaîne d’informationFrance24. Dans un entretien accordé au HuffPost Maroc, elle nous parle de son parcours, de ses inspirations, sa passion pour la télévision et de son engagement pour la cause animale.
HuffPost Maroc: Comment avez-vous atterri à la télévision?
Aziza Nait Sibaha : Je me suis initiée la télévision avec France24. J’ai fait beaucoup de presse écrite et de radio (au Canada et en France, ndlr) avant, mais je n’ai découvert la télévision qu’en 2005. C’est un univers qui m’a immédiatement passionné. Travailler à France 24 a été pour moi une aubaine, cela m’a permis de passer par plusieurs postes: journaliste, rédactrice, présentatrice du journal d’informations, etc. Depuis cinq ans, je suis chroniqueuse spécialisée en politique internationale, sur les deux antennes en français et en arabe de la chaîne.
Quelle est la particularité de votre travail dans une chaine d’informations en continu?
C’est le stress du direct, la gestion des Breaking news… Nous pouvons être appelés à l’antenne dès qu’il se passe quelque chose dans le monde, donc nous sommes toujours au cœur des événements historiques. Ensuite, j’ai la chance de pouvoir travailler avec des journalistes de différentes nationalités. Ce melting-pot culturel fait la force de la chaîne. Aussi, le fait que ce soit une chaîne d’information française permet une liberté d’expression et de ton que d’autres journalistes n’ont pas ailleurs.
Quel est votre meilleur souvenir à la télévision?
J’en ai plusieurs. Le 4 novembre 2008, c’est moi qui avais annoncé l’élection du premier président noir des Etats-Unis. J’avais tenu l’antenne pendant 3 heures en direct. Pour moi c’est l’un des moments les plus excitants de ma carrière. En 2011, j’avais annoncé, en direct à la télévision, le départ du président tunisien déchu Zine El Abidine Benali, un moment historique que j’ai eu la chance de faire vivre aux téléspectateurs.
Votre pire souvenir?
L’un des moments les plus tristes de ma carrière a été l’annonce de l’assassinat de la femme politique pakistanaise Benazir Bhutto, le 27 décembre 2007. Je garde en mémoire un autre souvenir désagréable. C'était pendant la guerre de Gaza. Je devais présenter le journal et chaque jour, je voyais des centaines d’enfants tués. On se sent impuissant face à ces situations et en même temps, il faut faire son travail sans montrer son émotion face à une telle barbarie. Le défi pour un journaliste, c’est que le téléspectateur ne puisse pas savoir d’où il vient. Nous avons pour mission de délivrer l’information et non pas de partager nos avis et opinions.
Vous faites, depuis 5 ans, l’émission "Daif wa massira" où vous recevez des politiques, des intellectuels et des acteurs de la société civile du monde arabe. Quel invité vous a le plus marqué?
Je me souviens de ma rencontre avec l’historien marocain, Abdelhadi Tazi. Une très belle émission où il nous a raconté l’histoire du Maroc. A la fin de l’épisode, il m’avait lancé: "Ce ne sera pas la dernière fois que l’on se voit". Son décès quelques mois plus tard m’avait profondément touché.
Une autre invité qui m’a beaucoup touchée: Aïcha Ech-Chenna. C’est une femme forte qui se bat pour une cause délicate dans une société marocaine conservatrice. Ma rencontre avec elle était un grand moment d’émotion pour moi.
Quelle est la personnalité médiatique qui vous inspire le plus?
Christiane Amanpour, une grande journaliste et intervieweuse britanico-iranienne de la chaîne américaine CNN. C’est l’une des journalistes les plus reconnues et récompensées de la télévision américaine. Aussi, j’aimais beaucoup le style décalé de l’égyptien Bassem Youssef et de son émission "El Barnamag".
Une personnalité médiatique marocaine?
Il y a Jamaa Golahcem, qui était mon collègue quand j’ai commencé ma carrière au Matin. J’apprécie énormément sa plume et j’aime beaucoup l’émission "Moubacharatane Maakoum" qu’il présente aujourd’hui sur 2M.
Quelle est votre perception des médias marocains aujourd’hui?
Je constate une évolution rapide de la radio au Maroc, surtout depuis la libéralisation des ondes. La radio touche de plus en plus d’auditeurs. J’ai travaillé moi-même, pendant longtemps dans la presse écrite au Maroc. Je peux vous dire que les titres de presse écrite sont en perpétuel mouvement et qu'ils ont beaucoup apporté au paysage médiatique du pays. Je pense qu’il faut absolument profiter de l’expertise des talents marocains à l’étranger. Il ne faut surtout pas les oublier.
Envisagez-vous de présenter une émission à la télévision marocaine un jour?
Peut-être un jour, mais pour le moment, je suis très bien là où je suis.
Quelle relation gardez-vous avec le Maroc?
Je reviens très souvent pour rendre visite à ma famille ou pour le travail. Je préside également deux associations qui agissent au Maroc aussi bien dans le domaine humanitaire que dans celui de la protection des animaux. L'an passé, j'ai été très touchée par la mobilisation qui a commencé, lorsqu’un chien a été découvert agonisant après avoir été mutilé à Casablanca pour des fins de sorcellerie (#JusticePourRay). La grandeur d’une nation se mesure par la façon dont les animaux y sont traités, disait Gandhi. Nous devons donc dire non à la maltraitance des animaux.
huffpostmaghreb;;;;

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