juin 05, 2016

Bienvenue au Maroc !


Alhyane F
Le 26 Mai 2016 soir, France 3 a diffusé « Roi du Maroc, le rêgne secret », un documentaire réalisé par Jean-Louis Perez. Cette enquête polémique révèle la face sombre du monarque. Au menu : affairisme, corruption, absence de liberté de presse et autres dérives absolutistes du royaume. 

Après avoir brossé un bref portrait de Hassan II, le documentaire met en exergue l'évolution du rêgne de Mohamed VI depuis seize ans. Enfant, il rêvait d'être pilote d'avion. Il a fini par devenir roi malgré lui. Mohamed VI veut rompre avec les années de plomb. Il veut faire du Maroc un pays démocratique. Mais les ambitions du roi sont colossales. 

Contrairement à son père, Mohamed VI décide de fructifier son patrimoine.Il va, en quelque sorte, « monétiser » son rêgne. L'auteur du documentaire évoque l'exhorbitante place de la Holding Royale dans l'économie du pays. L'homme d'affaires est partout : dans le secteur de la banque et des finances, de l'agroalimentaire, des mines, de la distribution et des télé-communications ou encore de l'immobilier. Et tout cela, le plus légalement du monde.

L'enquête décrit les « dérives affairistes » du système mais aussi la corruption endémique et l'absence de droit de presse. L'auto-proclamé « roi des pauvres » (un bel oxymore) est aujourd'hui cinq fois milliardaire, une des plus grandes fortunes du monde. Sa Majesté s'enrichit alors que le Maroc se situe à la 126ème place en matière d'IDH et que des millions de marocains vivent sous le seuil de pauvreté.

Perez a ensuite insisté sur le mouvement du 20 février, conséquence du prétendu printemps « arabe marocain » (un autre oxymore), phagocyté par l'effet d'annonce de la dite « nouvelle constitution ». Il n'y a rien de plus aisé que de dicter un tel mensonge à des millions d'illettrés.

L'intérêt du documentaire sera confirmé si les touristes français, de passage au Maroc, fuguent, même pour quelques heures des hôtels All Inclusive. On regrette qu'il n'y ait pas une seule allusion sur la politique d'arabisation, que les autorités ont soi-disant abolie.


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