juin 18, 2016

L’islam suicidaire

نتيجة بحث الصور عن ‪Laroussi Abballa‬‏

Sociologue et activiste associatif, Driss Ajbali est membre du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger

« Il te suffit de t’élancer, de mourir et te voilà au Paradis. Et à ce moment là, plus de souci, plus d’épreuve. Que de la jouissance ». C’est ainsi que Laroussi Abballa, après son forfait, s’est adressé, par Facebook, à tout djihadiste qui se dissimule. C’est en vertu de ce qui est pour lui une évidence dogmatique qu’il a commis l’irrémédiable. Il est 20h 20, en ce jour de ramadan. Le ftour en France est à 21h 20. Il est donc à jeun, la crapule. Il a dû même faire ses ablutions et prières pour se purifier avant de commettre son rituel sanglant. Il a commencé par lâchement poignarder l’homme. Puis, une fois au domicile, il a égorgé la jeune maman. Devant son enfant de trois ans. Incapable de réussir son certificat d’aptitude, le voilà devenu, au milieu des cadavres, expert en matière d’excursion au paradis.

Franco-marocain, Laroussi est né en 1991. Il a exactement l’âge des furies et des convulsions que vit L’islam aujourd’hui. C’est l’année de la première guerre du golfe. Il n’avait que 3 ans quand, en 1994, des jeunes comme lui ont frappé et selon la même logique, Marrakech après s’être entrainés en Bosnie. Il n’avait que quatre ans quand Khaled Kelkal a semé la terreur en en sous-traitant en France, la guerre féroce du GIA en Algérie. Que dix ans quand les deux tours se sont effondrées. Il a l’âge de la longue marche de l’Islam suicidaire.

Il est comme tous les autres, les Kouachi, Coulibaly, Laabaoud et consorts. Ils ont emprunté le chemin de Dieu par la voie la plus odieuse. Ils sont les avatars d’une collusion méphistophélique entre l’Islam radicale et la délinquance. Sans quoi, il faut nous expliquer pourquoi ils sont presque tous, issus de l’immigration maghrébine ou africaine, qu’ils dépassent exceptionnellement les vingt cinq ans et qu’ils soient tous fichés comme « connus des services de police ». Ils ont tous slalomé, après leur échec scolaire, entre la délinquance et la prison. C’est ne pas les absoudre que de dire cela. C’est pour saisir en quoi ils sont les cibles favorites des idéologues de cette asymétrique guerre à outrance. Ce n’est pas l’Islam qu’ils aiment. C’est la possibilité d’action qu’il est le seul à offrir aujourd’hui. Avec, en prime, une possibilité de rédemption. La promesse d’absolution à la condition de réaliser le funeste et ravageur sacrifice. La collusion entre l’l’Islam radical et la délinquance a fécondé une barbarie 

apocalyptiques jamais atteinte. Et rien ne semble endiguer l’horreur.

A supposer que le voyage dans l’au-delà tienne ses promesses. A supposer que le vœu de jouir de soixante-dix vierges, ne soit qu’un improbable désir à la débauche et à l’orgasme sans limite. Est-ce là le sens d’une religion ? Quid du spirituel dans ces équarrissages sacrificiels. Quid du sens même de la compassion dans ce « nettoyage des kouffars » et des mécréants? Quid de la miséricorde dont le texte sacré est truffé, à commencer par les qualités premières d’Allah. Il y a un vice de forme quelque part.

Ceux qui nimbent l’Islam d’un voile d’innocence et qui prêchent que celui-ci n’à rien avoir avec ces abjections, doivent nous expliquer pourquoi ces jeunes répondent, avec discipline, aux injonctions d’Abou Mohamed Al Adanini plus qu’ils n’entendent les leurs. Comment des jeunes, « avec un cerveau vide comme un cendrier », sans loi, mais avec une nouvelle foi, exécutent un ordre aussi fou que péremptoire qui les somme de « tuez les avec des couteaux, crachez leurs au minimum à la figure, mais désavouez-vous d’eux ».

Face à cet usage totalitaire d’une religion, les responsables de l’Islam en Europe doivent nous expliquer leur asthénie et nous traduire leur aphonie. Les gouvernements de France et de Belgique doivent nous justifier pourquoi ils ont tellement essentialisé l’immigration au point de faire des imams autoproclamés leurs seuls interlocuteurs.

La vérité de l’Islam en Europe est dramatique. C’est un Islam confisqué par des incultes. Il est pauvre, balkanisé et mercantile avec des leaders sans leadership rivalisés par des dealers qui s’en sont emparés pour en faire un commerce de la mort. En France, en Belgique ou aux Pays-Bas, les responsables autoproclamés de l’Islam font carrière, fortune et commerce avec la foi des gens. « L’Islam des Darons », comme l’a expliqué Gilles Kepel, n’a plus aucune espèce de prise sur la dérive meurtrières des soldats d’Allah. L’Islam « Blédard » ne peut rien contre l’Islam 4G trusté par les nouvelles générations nihilistes. La France en vit les affres aujourd’hui. Et la France fulmine. Avec le risque que tout cela finisse mal. Non pas dans les urnes. Mais dans la rue.
quid.ma

Aucun commentaire: