juillet 01, 2016

Au-delà des faits isolés


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Patron du groupe de presse Med Radio qui regroupe la radio, L’Observateur du Maroc et d’Afrique, Pouvoir d’Afriquen le Site Kifach ainsi que le quotidien Al Ahdath Almaghribia, Ahmed Charai, membre également de plusieurs Think tanks américains, a publié simultanément dans Al-ahdath et le Quid, un article qui reflète son exaspération, intellectuellement réfléchie, face aux sorties électoralistes de Abdalilah Benkirane interpelant sournoisement la monarchie sur son rôle dans le jeu électoral. Mohamed Yatim dirigeant syndicaliste et politique du parti de Benkirane lui a répondu sur le site du PJD. Dans cette réplique Ahmed Charai remet les pendules à l’heure 
La réponse de Mr. YATIM à mon éditorial sur le respect des institutions appelle deux remarques préliminaires. Le ton est courtois, comme il doit l’être dans un débat démocratique et je m’en réjouis en espérant que cela devienne la règle dans l’espace public marocain. La seconde c’est que mon point de vue est celui d’un citoyen, qui n’engage que lui-même.

Sur le fond, il y a toujours débat. Mieux, la réponse de Monsieur YATIM est en elle-même problématique, car la démonstration tient à lier la situation actuelle au passé et à laisser croire que la sortie de Monsieur BENKIRANE et celle de monsieur Bekkali s’inscrivent dans le fil direct de la lutte des anciens contre “les partis de l’administration” ou de Abderrahmane el Youssoufi contre ce qu’il a appelé « les poches de résistance ».
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C’est d’un simplisme déconcertant, qui s’appuie sur la négation d’acquis fondamentaux de la Nation marocaine dans la construction démocratique. Depuis 2002, il n’y a pas de falsification des élections, des résultats des urnes. Le problème de l’utilisation de l’argent demeure. Mais là aussi, il faut un minimum d’honnêteté. La justice a invalidé l’élection de 15 conseillers sur 120. Cela veut dire que les institutions fonctionnent puisque quand les preuves sont là, la justice sévit, il n’y a aucune volonté de couvrir les pratiques corruptrices. Mais force est de constater que la corruption est toujours tolérée par le corps social et cela nous interpelle tous, sans exclusive.

Monsieur YATIM, pense que le PAM devrait être dissous. Pour rappel, en 2003 c’est le Roi qui a opposé un niet absolu à ceux qui réclamaient la dissolution du PJD, et ce de l’aveu même de BENKIRANE. Décréter que ce parti doit disparaître est juste anti-démocratique.

En dépassant ses deux points de base, la démonstration de Si YATIM s’appuie sur ce qu’il considère comme des faits irréfutables. Ainsi, il met en lumière le voyage en Chine d’Ilyas OMARI et ensuite le transfert du projet chinois de Safi à Tanger. C’est justement là où le bât blesse. Le chef du gouvernement ne peut pas se cacher derrière l’existence d’un pouvoir occulte, là où la constitution est claire. C’est à lui et à lui seul de conduire la politique générale du pays, c’est ce que stipule la loi fondamentale. S’il avait usé de ses pouvoirs ce débat, n’existerait pas.

Qu’il y ait des cercles de résistance à la réforme, on ne peut en douter, et c’est naturel. Ceux qui vivent de la rente, des passe-droits, ne vont pas adhérer au changement aussi facilement.

Mais je maintiens ma position, le meilleur moyen d’avancer c’est le respect des institutions, telles que définies par la constitution. La monarchie ne peut être impliquée dans le jeu électoral. De même, elle ne peut servir à quiconque pour justifier un abus.

Malheureusement, quand on dit qu’il y a deux Etats, ou que la lutte ressemble à celle de l’après-indépendance, c’est-à-dire, celles des légitimités, on sort des clous, et dangereusement.

Le respect des institutions, c’est aussi le plein exercice de ses prérogatives par le chef du gouvernement. S’il n’y arrive pas, il peut en toute transparence, prendre à témoin le peuple marocain. Mais il ne peut pas se cacher derrière les pouvoirs occultes “présumés pour cacher les échecs”.

Constitutionnellement tous les membres du gouvernement dépendent de lui, il est politiquement responsable de tous leurs agissements.

Enfin, ce débat s’il est mené sereinement et en toute transparence, peut être très utile, pour faire le point sur la construction démocratique, les failles des uns et des autres, la classe politique en particulier, et fixer les objectifs de la prochaine étape. 

Encore, faut-il conforter les acquis et non pas nier leur existence. Il n’y a aucune comparaison entre le Maroc d’aujourd’hui et celui des années 70 et la création des partis administratifs. Ne pas le reconnaître, c’est faire le lit du nihilisme. Se conformer aux instituions, les respecter est le moyen le plus sûr de conforter la démocratie.
;;;;;;;;;quid

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