septembre 16, 2018

Rentrée scolaire 2018-2019‏ l’attitude du gouvernement caractérisée




Communiqué des associations et coordinations amazighes
Rentrée scolaire 2018-2019
A l'occasion de la nouvelle année scolaire 2018/2019, les associations, les coordinations et les confédérations amazighes ont examiné la situation de l'enseignement de la langue amazighe, ainsi que les débats actuels en cours sur les langues d’enseignement, et déclarent ce qui suit à l’opinion publique nationale :

• dénoncent l’attitude du gouvernement caractérisée par les échappatoires, les reports, et les ajournements de la publication des lois organiques relatives à l’amazighe, en violation flagrante avec la Constitution ; ceci a contribué à davantage de discrimination et de marginalisation envers la langue amazighe, malgré son statut officiel, et a conduit ainsi au recul de nombreux acquis réalisés au sein des institutions.

• condamnent le traitement arbitraire et discriminatoire du ministère de l'Education nationale à l’encontre des enseignants de la langue amazighe, les obligeant à enseigner des matières autres que celle dans laquelle ils se sont spécialisées.

• dénoncent le mépris et la marginalisation de la langue amazighe dans l'enseignement et le suivi pédagogique, qui vont à l’encontre des circulaires et des notes ministérielles émises par le ministère lui-même auparavant ; ce qui contribue à enraciner dans la conscience des apprenants l’idée humiliante d’« infériorité » de cette langue.

• déplorent les positions de certains partis et organisations civiles qui défendent la langue arabe de manière destinée à rabaisser la langue amazighe en ne tenant aucun compte de son caractère officiel. Cette distinction discriminatoire entre les composantes linguistiques du pays, ne peut qu’engendrer un sentiment général que la langue amazighe n'est pas une responsabilité nationale, mais seulement la responsabilité de ses locuteurs ; ce qui est une menace pour l'unité nationale et un encouragement à la désobéissance sociale. 

• Déplorent la propagation de faux problèmes, lors de la rentrée scolaire, afin de détourner l'attention de l’opinion publique des véritables problèmes liés à la situation catastrophique du système éducatif y compris sa gratuité menacée, et à la réforme de l'éducation; le dossier de l’enseignement de l’amazighe (généralisation et obligation) sera aussi complètement esquivé et enterré dans la foulée. 

Et

• Appellent le gouvernement à se lancer dans une réforme radicale de l'éducation et ce, dans un esprit national, loin des calculs partisans et populistes, afin de préserver les droits des générations futures à un niveau d'instruction impartial. En commençant par changer les programmes et en les rendant marocains dans leur identité et leurs composantes intellectuelles, littéraires et linguistiques. En plaçant la civilisation marocaine au centre des programmes éducatifs pour renforcer le patriotisme, et en enseignant l'histoire du Maroc après une re-lecture basée sur des critères scientifiques objectifs. Tout en faisant de l’égalité entre les deux langues officielles, la base de la loi organique pour activer le caractère officiel de la langue Amazighe et déterminer ses fonctions au sein des institutions ; et ce, en s’ouvrant sur les acquis de la pensée humaine éclairée, construisant de la sorte une citoyenneté à l’esprit critique fondée sur les valeurs de liberté, égalité et tolérance.

• expriment leur solidarité avec les enseignants de la langue amazighe victimes de discrimination et de mépris en raison de leur spécialisation dans l'enseignement de la langue amazighe et exige que leur fonction et leur statut soit respectés. 

• demandent au gouvernement d'accélérer la publication des lois organiques relatives à la langue amazighe après avoir apporté les modifications indispensables et fondamentales requises par le mouvement amazigh. Et exige de mettre fin à la discrimination à l’encontre de la langue amazighe dans le système éducatif, les médias et lors de déclarations tendancieuses et irresponsables.

Organisations signataires

Association des enseignants de langue amazighe (sections nationales)

Confédération des associations amazighes du sud du Maroc Tamunt N’iffus (30 associations)

Confédération des associations amazighes du nord du Maroc (135 associations)

Coordination nationale amazighe (65 associations)

Organisation Tamaynut (organisation nationale de 30 sections)

Observatoire amazigh des droits et libertés

Association Aourir. Agadir

Association Tawsna Achtouken

Association de l’université d'été d'Agadir

Meryam Demnati
Bureau de l'Observatoire Amazigh des Droits et Libertés (OADL)
Rabat. Maroc.

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