septembre 13, 2015

L'histoire de la plus grande Reine du Maghreb... KAHINA


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La KAHINA, de son vrai prénom « Dihya » ou « Dyna » ou encore « Damya, appelée Tadmaït » était la fille de Matiya, chef de la tribu des Djrawas, qui vivait dans les Aurès (actuelle région des CHAOUIS) . 

Si vous preniez une règle, un crayon, une carte de l'Algérie et que vous traciez un triangle entre les trois points de Batna, Tebessa et Biskra vous auriez la zone d'influence de la KAHINA et le champ des évènements relatifs à son histoire.

Dès son plus jeune âge, la KAHINA a révélé un tempérament fougueux et un esprit téméraire. Elle était très bonne cavalière, pratiquait le tir à l'arc et rivalisait d'adresse avec les meilleurs tireurs et cavaliers de sa tribu. Un peu plus tard elle sera également reconnue pour sa sagesse et sera souvent consultée pour arbitrer et trancher dans des affaires difficiles.

Une Reine élue il y a plusieurs siècles!!! 

A la mort de son père, elle propose sa candidature pour sa succession. Mais le conseil des sages, la djemââ, qui se réunit pour en décider, lui reprochera son célibat. Une femme ne pouvait pas espérer accéder au statut de chef, une jeune fille encore moins. Si au moins elle était mariée... elle va alors, épouser un prétendant, apparemment de haut rang, avec qui elle aura deux garçons, Ifran (Mesraïm) et Yezdia (Slimane), et elle devient alors Chef de sa tribu.

En vérité, les conditions de sa désignation comme chef ou "reine" de sa tribu nous sont inconnues. Il faut juste avoir à l'esprit que le pays était en guerre. Le père de la KAHINA avait lui-même trouvé la mort au combat vers 686, aux côtés du prince KOCEILA et contre les troupes Arabes. 

Malgré la traversée du Maghreb d'est en ouest par Oqba Ibn Nafi'e, quinze ans plus tôt, le pays n'était pas encore acquis. Il restait de nombreux foyers de résistance berbère. Et les batailles avaient décimé les troupes arabes, autant que berbères.

La légende raconte qu'elle avait un atout majeur quand à sa nomination au titre de chef. En effet, la légende nous dit qu'elle avait le don de prédire l'avenir... d'ailleurs KAHINA signifie en Arabe « prophétesse » ou « Devineresse » . Certaines mauvaise langue soutiennent que cela veut dire « sorcière » mais il semble que ce surnom de langue Arabe n'a rien de péjoratif, puisqu'à l'origine, ce terme dérive de l'hébreu « Cahen, Cohen » qui signifie « prêtresse » du grec « être pure ».

Mais, soyons objectifs : il était facile pour la KAHINA de voir les conséquences de ses actes et de ceux des siens, et il lui était plus facile encore de prédire le résultat d'une guerre qui allait lui être fatale. Ceci évidemment, au vu de sa stratégie, de celle de son ennemi, de son armée qui se réduisait et de celle de son adversaire qui au contraire augmentait en nombre et en forces. Sinon, le premier analyste politique se verrait aujourd'hui attribuer le titre de devin.

Mais, la KAHINA a du utiliser tous les moyens pour accéder au statut de chef, le mythe a fait le reste. Elle voulait certainement venger la mort de son père et en même temps empêcher la conquête de son pays par de nouveaux envahisseurs. Elle a mis toute son énergie et toute sa force de persuasion pour s'allier un grand nombre de guerriers venus des différentes tribus des Aurès. Et elle les mènera au combat comme un véritable général.

La KAHINA prend la tête de la résistance en 688, juste après la mort de Koceila et de son père Matiya. Elle dirigera la tribu des Dejrawas pendant 65 ans, d'après les Bakur Ad Darisi, qui ont été rapporté par Ibn Khaldoun, elle aurait vécu 127 ans... 

10 ans de résistance

Premier fait d'arme, la KAHINA ordonne la mort de Okba Ibn Nafe pour venger la mort de Koceila (Kusayla) et de son père. Les Berbère Tahuda exécutent l'ordre de tuer Okba Ibn Nafe. La guerre se déclenche entre les Berbères et les Omeyades, la tribu berbère des Banou Ifren Zénète sera la première tribu à défendre les territoires au côté de la KAHINA.

Du côté des Omeyades c'est Hasan Ibn Numan qui prend le commandement en 695. La première grande bataille entre la KAHINA et Hasan aura lieu à Miskiana entre Tebessa et Aïn Beïda dans la région Constantinoise. Dans la vallée de la rivière, déserte et à sec, la Dihya décide d'y dissimuler son armée pendant la nuit. en partie dans la montagne, en partie derrière, sa cavalerie et ses troupeaux de chameaux, pour prendre en embuscade les troupes d'Hasan. Les troupes d'Hasan sont écrasées. Les Aurésiens les poursuivront jusqu'à Gabès. La KAHINA vient de remporter sa plus prestigieuse victoire, celle de la Meskiana, qu'on appellera « La bataille des chameaux », et parvient à repousser les troupes du Calife jusqu'en Tripolitaine (actuelle Lybie) et Ibn Numan sera à nouveau battu prés de Tabarqa par la KAHINA et ses troupes.

Son armée doublement défaite et décimée, Hasan demande un supplément d'hommes au calife Ibn Marwan pour s'attaquer aux Aurès. La KAHINA s'engagea une dernière fois dans la bataille en 702 de nouveau à Tabarqa. 
La KAHINA s'avait la défaite imminente et demande à ses fils de rejoindre les Arabes. Les Imazighen, bien que très inférieurs en nombre, opposent une farouche résistance. La défaite des troupes de la KAHINA est en partie due à la trahison par Khalid, jeune Arabe que la reine avait épargné et adopté selon la coutume de l'anaïa (« protection ») en vigueur chez les anciens Berbères. 

Finalement, la Reine KAHINA est capturée et décapitée au lieu-dit Bïr El Kähina (Le puits de la KAHINA). Sa tête est envoyée au calife Malik Ibn Marwan.

Conclusion

Hasan a malgré tout garder un grand respect pour la KAHINA qu'il n'aurait jamais battu sans les renforts et certaines trahisons. Hasan confiera à chacun des fils de la KAHINA le commandement de 6000 hommes. Fils d'une véritable guerrière, ils étaient aussi d'excellents guerriers. Et ils deviendront les défenseurs de l'Islam au Maghreb. La suite de leur histoire s'écrira avec la conquête du Maroc et de l'Espagne. 
La KAHINA malgré toutes les contradictions qui entourent son personnage demeure une exception dans notre histoire en matière de commandement. Elle a été et par le témoignage même de ses ennemis, un sérieux obstacle à la conquête du Maghreb. Un obstacle qui aura duré dix ans. Suffisamment en tout cas pour s'inscrire parmi les grands noms de l'Histoire de l'Algérie.

Longtemps encore, la KAHINA et ses fils susciteront des légendes. Ceci est sans doute dû autant à sa détermination de femme, insoumise jusqu'au sacrifice d'elle-même qu'à la protection qu'elle donna jusqu'au bout à ses fils, en mère exemplaire. Symbole des femmes Imazighen, elle est aussi le symbole de toute une culture, à l'égal de MASSINISSA et de JUGURTHA.

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