Quand un Amazigh se fait appeler berbère, il ressent comme un petit sentiment de mépris et de déconsidération, en fonction de la façon dont cela a été dit et par qui cela a été dit. Ce qualificatif est souvent repoussé à cause d'un passé peu élogieux où les grecs, les romains et les arabes l'employaient de façon péjorative.
Aujourd'hui force est de constater que ce peuple autochtone d'Afrique du Nord veut reprendre ses droits occuper son espace vital et naturel en disant au monde entier appelez moi aussi " Amazigh ".
A la fin du 19è et au début 20è siècle, certains linguistes, anthropologues et prospecteurs, surtout européens se sont intéressés aux populations autochtones d'Afrique du Nord. Ils ont découverts plusieurs groupements assez éloignés les uns des autres, d'ethnies différentes et qui s'ignoraient mutuellement.
A leur grande surprise, ils se sont aperçu que toutes ces populations avaient un lien linguistique commun , même si le parlé et le vocabulaire diffèrent quelque peu, mais la racine et la phraséologie sont les mêmes.
Ces prospecteurs et chercheurs ont écrit des livres, exposés aux vitrines de certaines librairies et c'est ainsi que le monde entier peut fait connaissance avec les "berbères" "The berbers". Le plus incroyable est que ces écrivains ont fait connaître les berbères à eux-même. Le mot Amazigh était quasiment inexistant dans ces livres pour la bonne raison que ce peuple ne s'en vantait pas, il était caché comme un secret au sein de la cellule familiale.
Arrive le Président sénégalais Léopold Sédar Senghor grand connaisseur de la littérature et de l'Histoire, il employait le qualificatif pour désigner l'Afrique du Nord de: "Le Maghreb Arabo-berbère", sans jamais prononcer le mot Amazigh . Par cette déclaration il fâchait les arabo-musulmans et interpellait quelques intellectuels berbères.
Aux alentours des années 80, les premiers de la classe que sont les Kabyles ont commencé à crier sur tous les toits et même sur le toit du monde: "Amazigh..Amazigh", et comme un loup qui appelle la meute d'autres voix se sont élevées un peu partout en Afrique du Nord pour se mettre aussi à crier : " Amazigh". Hassan II a fait payer cher à certains de répondre au loup.
Idir, le jour où il a fait savoir qu'il n'était pas arabe, il a dit " je suis un berbère". Bravo , il ne s'était pas trompé il n'a même pas dit je suis Kabyle, ainsi il devient comme un aigle qui survole un immense territoire , et qui peut se poser là où il veut sans que personne n'ait rien à lui dire. Il faut aussi savoir que les juifs d'Afrique du Nord préfèrent s'appeler "berbères".
Lors d'un voyage en Tunisie le réceptionniste de l'Hôtel m'a demandé l'origine de mon nom? je lui est répondu qu'il est d'origine berbère, et il m'a tout de suite dit :"alors vous êtes également tunisien". C'est la meilleure réponse que je pouvais attendre de quelqu'un qui n'est même pas amazighophone.
Peut-on donc dire que le qualificatif de "berbère" est dommageable? NON , aujourd'hui il est dit comme on dirait Celte ou Slave Le plus grand avantage de ce mot c'est qu'à lui seul il désigne un seul et unique peuple, laïc, égalitaire Homme-Femme, attaché à sa terre et sa culture. Cette appellation est le pilier externe du monde berbère, quand à Amazigh il est le pilier interne qui remonte à la nuit des temps. Ainsi le monde Amazigh repose sur 2 piliers, un externe et l'autre interne, comme un avion biréacteur si un des moteurs s'éteint il peut continuer à voler grâce au 2è. Les arabo-musulmans depuis leur arrivée sur le sol de Tamazgha ont tout fait pour écraser un pilier, mais voilà que l'autre rejaillit avec force, et aujourd'hui toute la machine semble se remettre en marche. Les arabo-musulmans en auront pour leurs frais, car ce monde bébero-amazigh est plus fort qu'eux, il est tout simplement indestructible, il a résisté à tout, il a vu les pharaons naître et mourir, alors que lui, contre vents et marrées il rugit encore du haut de ses montagnes comme "IZEM" et s'il finit par reprendre tous ses droits, le monde entier n'en sera qu'admiratif avec l'appellation: berbère ou Amazigh.
Ce n'est pas le nom qui fait l'Homme c'est sa valeur.
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