Séfrou, petite Jérusalem au nord du Maroc, non loin de Fez, est au XIXe siècle un havre de paix où cohabitent musulmans et juifs. En 1912, avec l'arrivée des Français (Protectorat), les relations entre les deux communautés vont se détériorer et conduire à la fracture du tissu socio-culturel de la ville.
Au point que le 30 juillet 1944, l'endroit est le théâtre d'une attaque à l'encontre de la communauté juive. Ce jour là, un 9 Av (jour de jeûne et de commémoration de la destruction du Temple), alors que les Juifs prient; des goumiers (soldats d'unités d’infanterie légères de l'armée d'Afrique composées de troupes autochtones marocaines sous encadrement français) se lancent à l'assaut du mellah (quartier réservé aux juifs au Maroc), saccagent les maisons, pillent et profanent la synagogue avec la complaisance de leurs officiers français. Des centaines de juifs furent enfermés dans un local exigu, se relayant devant une fenêtre pour respirer. Le mellah fut bloqué et non ravitaillé durant quatre jours.
Après lecture du rapport des évènements, René Cassin, membre de l'Assemblée consultative provisoire, dira sa conviction d'avoir affaire à une administration coloniale gangrenée par l'antisémitisme et un état d'esprit fascisant.
L'attaque de Séfrou est le résultat d'un antisémitisme croissant depuis l'instauration du Protectorat, culminant durant la 2nd Guerre Mondiale. Elle devient symbole en 1944, d'une récurrente incitation à la violence antijuive, connue du côté arabe et confirmée du côté de l'administration française.
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Pour en savoir plus, consultez notre site internet https://northafricanjews-ww2.org.il/fr/30882 .
Mais également:
• Bensoussan, Georges. « Dans le sillage de la guerre 1939-1945 », Juifs en pays arabes. Le grand déracinement 1850-1975, sous la direction de Bensoussan Georges. Tallandier, 2012, pp. 583-638.
• Ohayon Jacob. Les origines des Juifs de Mogador/Essaouira. In: Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, N°50, 2004. Vingt ans de médiation interculturelle euro-méditerranéenne - I - Horizons maghrébins (1984-2004) pp. 55-74.
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