janvier 15, 2021

KHALID AÏT TALEB COMMUNIQUE, MAIS EN TERGIVERSANT

CAMPAGNE DE VACCINATION ANTI-COVID

 La réussite de la campagne de vaccination que s’apprête le Maroc à lancer dépend étroitement de la mobilisation et l’implication des Marocains. Or, face au mutisme du gouvernement sur les détails de cette campagne et sa date de lancement, les Marocains perdent en plus en plus confiance.

Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb a multiplié les sorties médiatiques ces derniers jours. Ceux qui s’attendaient à ce qu’il réponde aux interminables questions que se posent les Marocains sont restés sur leur faim. Aucune mention n’a été faite de la date de livraison des premiers vaccins, ceux d’Oxford-AstraZeneca. Aucune date, non plus, n’a été avancée quant au démarrage effectif de la campagne de vaccination.

Pourquoi donc communiquer si on refuse d’apporter des réponses essentielles, laissant la place aux rumeurs les plus farfelues? Certains avancent que le Maroc a délaissé le vaccin chinois Sinopharm car ces derniers auraient menti sur son taux d’efficacité, d’autres soutiennent que c’est la Chine qui a laissé tomber le Maroc. On parle d’un début de vaccination ce week-end, le lundi 18 janvier, les plus sceptiques, eux, avancent un début de la campagne début février.

Les éclaircissements nécessaires
N’aurait-il pas été judicieux d’apporter des réponses concrètes et trancher sur ce sujet et donner de la visibilité aux Marocains, de plus en plus frustrés et impatients? Au lieu de ça, Aït Taleb préfère s’attarder sur la période post-vaccination. Il annonce une immunité collective à partir du mois de mai.

Commençons d’abord cette campagne avant d’en déduire les éventuels dénouements. Le ministre de la Santé semble certain du taux d’immunisation collective, sans qu’il ne prenne la peine d’étayer ses suppositions par des éléments factuels. Cette immunisation collective et le taux ciblé dépendent étroitement du vaccin administré à la population et de son taux d’efficacité.

Et pour ne pas arranger les choses, les dernières démissions de deux membres du top management de Sinopharm ont mis de l’huile sur le feu. Sur les réseaux sociaux, tous les scénarios ont été débattus. Et c’est légitime.

Que se passe-t-il avec le laboratoire Sinopharm? Et pourquoi des pays qui n’ont pas participé aux essais cliniques, comme l’a fait le Maroc, ont reçu leurs premières doses du vaccin Sinopharm? On nous parle d’un non-respect par la Chine de ses engagements et que des documents du dossier envoyé par les Chinois sur la troisième phase des essais cliniques effectués au Maroc manquent à l’appel. De quels documents s’agit-il? Pourquoi Aït Taleb refuse de se prononcer là dessus?

Pour le vaccin d’Oxford-AstraZeneca, c’est la même histoire et le même mutisme. Alors que le Maroc a donné son feu vert pour ce vaccin, on tarde toujours à le recevoir. Un retard injustifié auquel le ministre refuse, encore une fois, d’apporter des réponses. Communiquer c’est bien, mais en tergiversant et en refusant d’apporter des éclaircissements importants, cette communication ne jouerait pas en faveur du ministre.

Il est temps que le gouvernement parle aux Marocains, leur explique et leur dise la vérité. Car la réussite de la campagne de vaccination dépend étroitement de la mobilisation et de l’implication des Marocains, qui perdent de plus en plus confiance en ce gouvernement.

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