On s’attendait à des effondrements de vieilles bâtisses, notamment à l’ancienne médina de Casablanca. Mais les dégâts n’ont pas été que matériels cette fois. Les fortes pluies ininterrompues qui se sont abattues sur le Royaume et particulièrement sur Casablanca ont fini par causer des pannes, des embouteillages… mais surtout une victime.

Ordres d’évacuation
Une personne a trouvé la mort et quatre autres ont été grièvement blessées suite à l’effondrement du toit d’un four traditionnel, jeudi soir 7 janvier 2020, dans la rue de Safi, à l’ancienne médina de Casablanca. Il a rendu l’âme en route vers l’hôpital. Les blessés, eux, ont été transférés au CHU Ibn Rochd pour recevoir les soins nécessaires. Les autorités locales ainsi que les éléments de la Protection civile sont intervenus pour sécuriser les bâtiments avoisinants et entamer les opérations de secours. Le four traditionnel qui s’est effondré fait partie d’une liste de bâtisses menaçant ruine.

Ce drame, devenu un rituel annuel, rappelle, si besoin est, la souffrance des habitants de ce quartier historique. Si dans la campagne, les yeux des agriculteurs sont rivés sur le ciel au début de chaque campagne agricole et jubilent à l’annonce d’une pluviométrie importante, les habitants de l’ancienne médina croisent les doigts à chaque saison hivernale. Pour eux, la pluie est synonyme de catastrophe et de menace de mort. Que dire alors lorsqu’il s’agit de fortes précipitations comme celles que la capitale économique a connues tout au long de cette semaine!

Le malheur des riverains, en général, et des habitants de ce quartier, en particulier, ne fait que grandir d’année en année. En vérité, le programme de relogement de 11.278 ménages de ce quartier, qui s’inscrit dans le cadre du projet Mahaj Al Malaki (Avenue Royale), mené par la Société nationale d’aménagement communal (Sonadac), est supposé en cours. Pour l’heure, tout bien compté, les autorités de Casa-Anfa n’ont réussi à reloger que 5.646 familles au total. Ce qui n’est pas suffisant! Des dizaines de ménages refusent de quitter leurs maisons et leur quartier, bien conscients toutefois du danger qu’ils bravent chaque jour, chaque heure et chaque instant.

En dépit des ordres d’évacuation prononcés par la justice, ils ne veulent pas être relogés, à l’extrémité du quartier Lissassfa. Ils avancent à chaque réunion avec les autorités que celles-ci doivent leur trouver une alternative car la plupart d’entre eux gagnent leur vie à l’ancienne médina, où ils s’adonnent à des petits métiers informels.

Quoi qu’il en soit, ce problème ne peut durer encore longtemps. Et une solution doit être trouvée en urgence. Des vies humaines sont en jeu!.