septembre 12, 2015

Essaouira


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Essaouira "la bien dessinée" 

Essaouira, avec ses épais remparts fortifiés, ses maisons blanchies à la chaux, ses portes
et ses fenêtres d’un bleu éclatant ne ressemble à aucune autre ville du royaume. Classée
au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2001, l’ancienne Mogador est un havre de
paix et de sérénité.

Son édification, dans le seul but d’y pratiquer le commerce maritime, remonte à la fin du
XVIIIe siècle. Son tracé, orthogonal, elle le doit à l’architecte français, Théodore Cornut,
élève de Vauban. C’est d’ailleurs de là qu’elle tire son nom. En effet, en arabe, Essaouira
signifie "la bien dessinée".

Le sultan de l’époque, Sidi Mohammed Ben Abdallah, l’a ensuite peuplée de consuls
européens, de négociants étrangers, des plus grosses fortunes du royaume et de très
nombreux Juifs dans le but de faire prospérer la nouvelle ville. Essaouira (anciennement
Mogador) devient très vite le port de Tombouctou, on y échange des produits
manufacturés en Europe contre de l´or, du sel, du sucre, et... des plumes d´autruche.
Mais son histoire remonte à l’époque des Phéniciens. Ces derniers faisaient escale dans
l´île de Mogador lorsqu´ils descendaient vers l´équateur. Juba II, roi de Mauritanie, y
installa plus tard une fabrique de pourpre, alors très recherchée par les Romains. Le site
fut ensuite tour à tour occupé par les Portugais et les sultans Saadiens.

Pendant des années, ce fut le seul port marocain ouvert au commerce extérieur. Le
déclin commença avec le protectorat français et le développement d’autres ports
comme ceux de Casablanca, de Tanger et d’Agadir. Handicapée par ses eaux peu
profondes et ne pouvant pas recevoir les gros bateaux modernes, la ville connaît
cependant une renaissance spectaculaire depuis une quinzaine d’années, renaissance
due essentiellement au tourisme mais aussi à sa vocation culturelle. Tous les ans, depuis
1996, elle abrite fin juin le Festival Gnaoua et Musiques du Monde. La philosophie de ce
festival est d’inviter les meilleurs artistes internationaux du moment pour les confronter
à la musique des maîtres gnaoua. La magie s’opère et donne naissance à d’intenses
moments d’improvisation musicale.

L’Huile d’Argan 

L’arganier est la deuxième essence forestière au Maroc avec 20 millions d’épineux, soit
700 000 hectares. Il pousse exclusivement dans le royaume, du nord de Safi jusqu’à
la frange saharienne. Rempart à l’avancée du désert, cet arbre séculaire est aussi une
ressource précieuse pour les populations locales : son bois fournit un excellent charbon,
ses feuilles et fruits sont souvent la seule nourriture pour les chèvres qui n’hésitent pas
à escalader ses branches. Mais de l’arganier est surtout extraite une huile aux mille et
une vertus, utilisée aussi bien en cuisine, en médecine traditionnelle, qu’en cosmétique.
Il faut cent kilos de fruits et près de dix heures de travail pour extraire un litre d’huile
d’argan.

Le Thuya 

Le Maroc possède 80% des forêts de thuya d’Afrique du Nord. Déjà utilisé par les
Romains, le bois de thuya est principalement travaillé par les artisans d’Essaouira,

devenus spécialistes de cette essence. Le bois est d’ailleurs souvent marqueté. Il est
mélangé au cèdre, au citronnier et à l’oranger ; mais aussi à des bois importés, tels que
l’acajou ou l’ébène ; ainsi qu’à la corne, à l’ivoire et à la nacre. Ces matières premières
venues de tous les horizons et autrefois ramenées par les caravanes d’Afrique noire
illustrent le carrefour culturel au centre duquel se trouve Essaouira. Les dessins
géométriques sont d’ailleurs d’inspiration musulmane, l’utilisation des rinceaux
occidentaux et les motifs souiri.

Tracés au départ au crayon puis gravés aux ciseaux, les motifs sont généralement très
fins ce qui demande aux artisans dextérité et finesse. L’ensemble du motif, peint en
rouge et vert, est ensuite cerclé de nacre et de fils d’aluminium. Les bois précieux ou
semi-précieux sont découpés en fines lamelles d’un centimètre à quelques millimètres.
Ces toutes petites pièces sont ensuite disposées à l’aide d’un marteau et d’une loupe à
leur emplacement désigné. L’ensemble est ensuite ciré à la cire naturelle, poli au papier
de verre puis verni.

Les Îles Purpuraires 

Situées à sept kilomètres au large d’Essaouira, les îles tirent leur nom du purpura, petit
coquillage qui, dans l’antiquité, servait à la composition du pourpre. Présent en quantité
importante, il décida Juba II, roi de la Mauritanie, à y installer une fabrique de pourpre
au Ier siècle av J-C. La légende veut d’ailleurs que son fils, Ptolémée, soit assassiné par
Caligula pour s’être rendu chez lui vêtu d’une toge pourpre, couleur alors réservée aux
empereurs romains.

L’île était déjà au milieu du VIIe siècle et début du VIe siècle av J-C un lieu de passage
important comme en témoignent les objets antiques retrouvés sur l’île : céramiques
peintes à la brosse originaires de Sicile, vases phéniciens, récipients de Chypre, de
Rhodes et de Grèce.

Mais à part la fabrique de pourpre, aucune construction permanente n’est recensée, ce
qui laisse à penser que les îles étaient uniquement un lieu de passage et de troc.
Sur l’île de Mogador, la plus grande de toutes, il ne reste que des ruines de la grande
prison édifiée par le sultan Moulay Hassan à la fin du XIXe siècle. Plus personne n’y
habite depuis la fin du XVIIIe, époque où, selon toute vraisemblance, l’île était accessible
à pied, à marée basse.

Aujourd’hui, les îles ont été transformées en réserve ornithologique. Des spécimens de
faucons d’Eléonore y nichent du mois d’avril au mois d’octobre.

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